Le Massoala c'est un roc !... c'est un pic !...c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap?... C'est une péninsule !... euh oui, c'est ça, une péninsule très difficilement accessible par voies terrestres, ce qui a aussi permis de la préserver d'une surexposition touristique, et de la conserver dans un état très sauvage. Les pistes étant très mal entretenues, on ne s'y déplace qu'a pied ou par pirogue via des rivières ou des canaux au beau milieu des marais. Cela présente tout de même certains avantages; pas de touristes, des plages infinies et désertes, pas ou très peu de voitures, en bref, une nature presque intacte.
Cette péninsule abrite également le plus grand parc national de Madagascar, qui s'étend sur 250.000 ha, et qui constitue à lui seul un véritable défi pour tous les voyageurs qui s'y aventurent. Ici, la traversée de rivière est une banalité, le peu de sentiers qui traversent les rizières aux abords des villages sont utilisés comme canaux d'irrigation par les villageois, et en pleine forêt, ils sont soit inondés, ou alors laissent place à d'interminables bourbiers. A cela se rajoutent bien entendu de forts dénivelés au milieu des racines, où l'utilisation de ses quatre membres est une nécessité. Pour faire simple, on en chie dans le Massoala!
Mais pourquoi, dans ce cas, des personnes s'y rendent?
Les raisons sont multiples et propres à chacun et à chacune. Pour ma part, l'isolement total, le sentiment de se sentir minuscule et noyé sous cette immensité de verdure, et des échanges culturels intenses au sein des différents villages parsemés ici et là. Ces expériences auront été un réel moteur pour me permettre d'avancer. Je ne regrette absolument pas ce passage de mon voyage, même si je dois bien avouer qu'à certains moments, je me suis demandé ce que je foutais là! Je repense notamment à mes deux jambes enfoncées dans 60 cm de sables mouvants, aux glissades interminables dans la boue, ou encore le face à face avec un zébu (un taureau, qui s'énerve facilement), sur un sentier de 40 cm, en pleine jungle, avec d'un côté le vide, de l'autre la paroi, et mon guide qui me lance "ECARTE-TOI ! ZEBU EST DANGEREUX!"...
Tout ça pour atteindre au final Maroansetra, ville aux faux airs de western, qui fût très difficile à quitter étant donné son retranchement. Cet "arrêt forcé" me permettra tout de même de rencontrer Kate, une américaine travaillant pour une ONG concernant la protection des fonds marins, et surtout Jess, un australien fabriquant sont propre Backpacker sur les cotes de la baie d'Antongila. J'aurai aussi l'occasion de passer plusieurs jour sur Nosy Mangabe, une île resèrve naturelle, abritant le légendaire Aye-Aye. Je prendrai finalement le large de Maronsetra en embarquant sur le Tsongatsara (qui signifie "Bonne arrivée"), bateau cargo ralliant Nosy Boaraha (Sainte-Marie). Cette traversée de dix heures (annoncées par le capitaine Chinois -j'aurai dû me méfier! Y'a des signes pourtant!-) durera au final plus de 50 heures, à cause d'une météo défavorable. Je ne remercierai jamais assez Jess d'avoir partagé cette galère avec moi!
Quelques jours de repos et je rejoindrais la côte direction Tana, capitale de Madagascar.
Voici mon taxi pour Cap Est. Traverser les rivières par bac est de rigueur.
Et on enchaine par une demi-journée de pirogue!
Noyel, qui me guidera pendant ces 6 jours.
Traversée de villages perdus au milieu de la forêt...
...pêche matinale pour le midi...
...et pour seul sentier le lit d'une rivière.
Voici les cabanes de ceux qui exploitent bois de rose et pierres précieuses dans la péninsule.
Les différents paysages et curiosités du Massoala.
Notre premier campement en pleine forêt primaire.
Voilà à quoi ressemble les "sentiers" au milieu des rizières!
...des caméléons de toutes tailles et de toutes les couleurs...
...une "Comète de Madagascar", le plus gros papillon du monde...
et des oiseaux de paradis, des vrais!
Et la Betsa-Betsa, bière locale obtenue par macération du jus de cannes et de l'écorce du betsa, un arbre.
Les gamins dont j'attise toujours autant la curiosité.
On retrouve là aussi, la production de l'or noir de Madagascar...
...Mais aussi la recherche de l'or...du vrai!
Farankaraina, reserve privée de l'ouest du Massoala.
Page nord de la bais d'Antongila, sable noir et mica, on dirait des paillettes.
Les marais entourant Maroansetra.
Le Cocobeach, ils se sont pas foulés pour le nom, mais j'y passerai tout de même 4 jours.
La fameuse Nosy Mangabe, reserve naturelle avec ses plages...
...ses sauterelles...
...ses lemuriens souris (trop mignons)...
...et ses leaftale geckos, qui font un peu flipper quand ils te sautent dessus en pleine nuit!
J'embarque ensuite sur le Tongatsara (comprendre "l'arrivée réussie")...
...sur lequel je passerai 50 heures au lieu de 10, en compagnie de Jess, un australien.
Les levés de soleil valent quand même le coup!
Mais les nuits on dort sur le pont, à l'ancienne!
2/2